Existe-t-il un lieu plus mythique en Bretagne qu’Ar-Men ? C’est le phare de la chaussée de Sein qu’Emmanuel Lepage a choisi comme décor pour son album. Le scénariste et dessinateur briochin y revisite les grands mythes bretons (l’Ankou, la ville d’Ys) mais aussi l’histoire des constructeurs de phares et des premiers compagnons de la France libre.
Tout a débuté par un court séjour sur le phare. Normal pour un reporter BD comme Emmanuel Lepage, qui donne très souvent naissance à ses albums suite à ses voyages dans des lieux hors du commun comme l’Antarctique où Tchernobyl. Transféré en février 2015 sur Ar-Men, pour les besoins d’un petit film de fiction réalisé par Hervé Jouon pour Thalassa, il y joue son propre rôle : celui d’un dessinateur qui vient travailler in situ pour les besoins d’un album. Dès la diffusion du film, Claude Gendrot, son éditeur chez Futuropolis, l’appelle et lui demande : « Alors ? Le livre on le sort quand ? ». Encore fallait-il trouver le moyen narratif pour éviter de faire un simple récit historique dans le genre « Les belles histoires de l’oncle Paul ». Pas le genre d’Emmanuel Lepage !
L’histoire que les lecteurs vont découvrir s’articule autour de Germain, le gardien d’Ar-Men qui, lors de son long séjour en novembre 1962, calfeutré dans la chambre de veille située juste sous la lentille, raconte des histoires à sa fille qui l’accompagne. Des histoires sur les mythes bretons, mais aussi celle des constructeurs du phare grâce à un texte découvert lors d’une tempête qui endommage le crépi et met au jour le récit d’un enfant de l’île de Sein : Moises. Sont également abordés l’incendie de 1923 et le départ des hommes de l’île de Sein pour Londres lors de la Seconde guerre mondiale.
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